LE « CABINET NOIR » : FANTASME OU RÉALITÉ ?
Jakez Guieysse
Cette question qui suscite l’intérêt soudain de la classe journalistique, depuis que le candidat Fillon a dénoncé l’existence d’un cabinet noir, n’est pas nouvelle. Comme il fallait s’y attendre, l’Etat français par la voix de son premier magistrat a démenti catégoriquement. En alléguant qu’il ne pouvait exister une telle structure occulte dans notre Etat de droit.
Une fois encore, c’est prendre le bon peuple pour un ramassis d’imbéciles prêts à croire toutes les sottises. Car on voit mal comment un gouvernement reconnaîtrait une telle existence, sans amplifier le discrédit dans lequel il est tombé, par ses reniements programmatiques, son bilan catastrophique et son refus des réalités…
L’enseignement de l’Histoire est là pour nous rappeler, qu’il a toujours existé un service de renseignements occulte, auprès de chaque gouvernement, depuis que le pouvoir politique repose sur les caprices de l’opinion publique. C’est profondément regrettable au regard de la morale publique, mais c’est la réalité. Dans le monde décadent dans lequel nous vivons, nous savons que la politique est devenue un marécage, dans lequel il faut avancer avec des cuissardes et une foi chevillée au corps pour ne pas sombrer….
S’agissant des sphères gouvernementales disposant de tous les moyens avouables ou non, il est donc très difficile de mettre à jour, ce genre de structure. Mais parfois, le hasard fait bien les choses, et cette pratique infâme est mise au grand jour, au grand dam de l’oligarchie gouvernante.
Ce fut notamment le cas avec « l’Affaire des Fiches » qui fut portée à la connaissance du public, en 1904. Une affaire retentissante qui révéla l’organisation d’un service de renseignements occulte mis en place par le général André, Ministre de la guerre. Installée au sein de chaque région militaire, cette structure pour espionner les officiers restés fidèles à leurs convictions catholiques, transmettait ces renseignements attentatoires à la liberté individuelle, via le réseau de la franc-maçonnerie, au Ministère de la guerre et donc à … l’Elysée. Et, fortuitement…. le député nationaliste Gabriel Syveton qui devait témoigner au procès, fut retrouvé mort la veille dudit jour, victime d’une défaillance de sa cheminée !!!! D’autres morts mystérieuses et jamais résolues, allant du colonel Sandherr (Affaire Dreyfus), au Conseiller Prince (de l’affaire Stavisky) en passant par nombre d’autres dont le ministre Robert Boulin, ont jalonné la 3éme, 4éme et 5éme république. Et, certains, voudraient nous proposer aujourd’hui une 6éme république ?
Il s’agit là, me direz-vous de personnalités de la politique. Certes, mais outre ce cabinet noir ou quel que soit le nom dont on l’affuble, n’existe-t-il pas également des structures de même acabit qui sévissent impunément dans les autres ministères, au service des « copains et des coquins » ? Aller questionner les fonctionnaires dont le déroulement de carrière est, parait-il, régi par les seules ( ?) Commissions paritaires. Demandez-vous pour quelles raisons, certains courriers n’arrivent jamais à leurs destinataires. Et, par quel mystère, les postes-clés de l’Etat sont occupés principalement par les adeptes des idéologies dites « de progrès » ? Les exemples abondent ….
Il n’existe pas de hasard dans ce théâtre d’ombres qu’est la politique gouvernementale hexagonale !