UN HISTORIEN COMME LA REPUBLIQUE LES AIME
Dans notre République jacobine, l’historien, le journaliste et l’enseignant, en bref l’intelligentsia, occupent une fonction quasi-sacerdotale dans notre conditionnement de citoyen. La presse est omniprésente dans ce processus et Ouest-France ne déroge pas à la règle. Mais ce quotidien procède plus subtilement que les journaux d’opinion, pour être perçu comme un organe d’information indépendant et populaire. Son succès repose essentiellement sur les brèves locales illustrées de photos qui réjouissent tant les personnes qui s’y prêtent. Car peu de lecteurs, en vérité, achètent ce journal pour ses éditoriaux mielleux emprunts de béatitude macroniste et de folie immigrationniste.
Il n’en demeure pas moins une tendance fâcheuse au sein de ce journal. Les informations mêmes les plus anodines reflètent l’entêtement de leur rédacteur à imprimer chez le lecteur, une vision-du-monde strictement conforme à l’idéologie dominante. C’est quasi automatique. Exemple entre mille, l’article intitulé « LA SOMBRE NUIT DU 3 AU 4 OCTOBRE 1795… » paru dans l’édition du 30 septembre dernier dudit quotidien.
L’auteur de cet article y relate avec détails à l’appui, l’exécution d’un nommé Jean-Michel Gourlaouen par les Chouans de Guelvez basés à Querrien (Finistère). Ce Gourlaouen avait été imposé aux Querriennois par les autorités révolutionnaires quimperloises, pour remplacer le maire querriennois et prélever les impôts. Or, c’est précisément CETTE NUIT TRAGIQUE où les terroristes sont terrorisés à leur tour, qui a seulement retenu l’attention de son rédacteur. Lequel précise, pour témoigner de la perversité viscérale du combat contre-révolutionnaire, qu’il ne s’agissait pas « d’un acte isolé : toute la région avait subi ce genre d’exactions ». On en tremble d’effroi !
Quelle étonnante façon pour un « historien », on en conviendra, de monter en épingle cette exécution politique, tout en taisant les innombrables massacres, atrocités en tous genres et destructions d’édifices commis par les bandes républicaines en uniforme tricolore. Avec les érudits en service commandé, c’est toujours le même modus operandi. Ils braquent rageusement la lampe-torche sur certains faits individuels conformes à leur doxa, tout en laissant dans l’ombre ce qui n’est pas convenable de porter à la connaissance de la foule. Le but étant que celle-ci demeure ad vitam aeternam sous l’influence d’une vérité révélée. Celle du Système en place.
A l’évidence, ce rédacteur fait cause commune avec ceux dont les ouvrages trônent dans les rayons des Grandes surfaces, ouvrages dont le point commun est d’être en parfaite harmonie avec la narration officielle. Des ouvrages qu’on croirait tous écrits du même auteur tant leur contenu est « politiquement correct » et d’un style relevant d’une pensée unique. En revanche, il vous faudra beaucoup de persévérance pour découvrir des livres ou revues traitant honnêtement des innombrables atrocités commises par les républicains-jacobins. Ou par leurs successeurs, ces terroristes rouges (FTP) dont le tableau de chasse est des plus éloquents : 622 victimes civiles bretonnes à leur actif, soit un nombre « trois fois plus élevé que les Allemands disparus dans les combats » sur le sol breton (cf. page 452 du livre « Joli mois de mai 1944 » d’Yves Mervin)
Et lorsque les ignominies de ces prétendus « héros » et « résistants » sont abordées miraculeusement, cette même intelligentsia progressiste prend alors soin de vous expliquer doctement les raisons impérieuses et la nécessité absolue de leurs « faits d’armes ». Ceux-ci entreraient…dans « le sens de l’histoire ». Où bien relèveraient du « combat pour un monde meilleur… » !!! Avec le recul du temps, on peut effectivement, en savourer tout le suc. Et jauger l’argumentation éhontée de ces sinistres farceurs.
Il est donc naturel de chercher à comprendre le cheminement de ces historiens orthodoxes. Par suite d’un formatage scolaire et universitaire, tout carriériste ambitieux ou simple quidam avide de reconnaissance, éprouvera le besoin, pour s’assurer une position sociétale des plus flatteuses, de s’aligner scrupuleusement sur les postulats du régime. Par conséquent, « l’historien » prendra des gants avec les faits historiques, pour ne pas froisser certaines susceptibilités prospérant sur le passé. Et dans le cas où il transgresserait, même inconsciemment, un dogme défini par la loi, il sera alors cloué ipso facto au pilori. Avec mort sociale, ruine financière et embastillement. En cela, le Jacobinisme d’aujourd’hui diffère peu du Soviétisme d’hier. Tout cela s’exécute, certes, sans brutalité sanglante, mais avec beaucoup d’hypocrisie accompagnée du discours humaniste en vigueur. Quant à notre vie quotidienne ponctuée, de façon lancinante, par les vocables « Républicain » et « Valeurs républicaines », cela est comparable à l’époque soviétique où fleurissaient jusqu’à la nausée les vocables « Socialiste » et « Paradis socialiste ».
Qu’en déduire, sinon que les historiens alignés ne sont pas historiens mais avant tout des militants agissant en propagandistes de la cause franco-républicaine et cosmopolite. Tout comme les « Philosophes des Lumières » n’ont jamais été des philosophes mais d’authentiques idéologues révolutionnaires.
Enfin, l’auteur de cet article de presse termine son propos, par un avertissement en caractères gras, à l’adresse de lecteurs qu’il juge insuffisamment informés : « Il reste probablement à Querrien une tradition orale plus favorable aux Chouans qu’à la République… ». !!!
Oui, mille fois oui, Monsieur Jean-Jacques Gouriou « historien quimperlois », parce qu’il faut bien vous nommer. Nous nous rejoignons sur ce point. Il existe bien, en dépit du bourrage de crâne franco-républicain, « une tradition orale plus favorable aux Chouans ». Elle est essentiellement orale parce que la totalité de la presse et des médias se refuse à l’évoquer. Tradition orale qui est partagée non seulement en Cornouaille, mais dans toute la péninsule bretonne. Elle fait partie de notre Mémoire bretonne et celte. Même si celle-ci est actuellement mise sous le boisseau au profit d’une autre « Mémoire » qui ne nous concerne pas.
Contrairement à vous, monsieur l’historien, nous ne mériterons jamais la reconnaissance franco-républicaine. Et, c’est heureux. Car nous ne la recherchons pas. Nous la fuyons, même. Cependant, cela nous réjouit le cœur de vous faire savoir que nous sommes toujours là, après plus de deux siècles de propagande ripoublicaine et après cinq siècles d’asservissement par l’Etat français.
Faut-il que votre régime soit bien fragile pour ne laisser fuiter la moindre évocation en faveur de vos adversaires ? L’Histoire vous jugera. En fait, elle a déjà commencé puisque votre monde est en train de s’écrouler sous nos yeux…
Jakez GWILLOU (15 octobre 2021)