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Pourquoi Le Pen pourrait battre Macron au 2e tour

  • 25 avril 2017 17:33
Emmanuel Macron salue la foule depuis sa voiture, à la manière d'un président déjà élu. © SAA/

Emmanuel Macron salue la foule depuis sa voiture, à la manière d'un président déjà élu. © SAA/

Excès de confiance ou erreur de communication, Emmanuel Macron, grand favori du second tour de l'élection présidentielle, accumule les maladresses et laisse du terrain à sa rivale Marine Le Pen.

Emmanuel Macron devrait remporter haut la main le second tour de l'élection présidentielle française face à Marine Le Pen. En tout cas, c'est ce qu'affirment différents instituts de sondage (OpinionWay, Elabe, Ifop-Fiducial) qui lui prédisent entre 60 et 64% des voix contre 36 à 40% pour sa concurrente du Front National. C'est une sacrée avance. Une avance qui semble donner des ailes au jeune candidat de 39 ans... mais attention à ne pas se les brûler avec un excès de confiance en soi.
L'affaire Rotonde

D'abord, il y a eu l'affaire Rotonde. Emmanuel Macron, extatique après sa victoire au 1er tour, a invité ses proches conseillers dans une brasserie parisienne. Huppée, disent certains. Pas autant que le Fouquet's de Sarkozy, répondent d'autres.

Face aux critiques des premiers, le candidat du mouvement En Marche! riposte: "Moi je n'ai pas de leçons à recevoir du petit milieu parisien." Et dans cette réaction, il frime. Et personne n'aime les petits frimeurs.

→ Lire également La fête de Macron dans un restaurant chic fait jaser

"La Rotonde c'est une erreur", estime le directeur de la revue du CNRS Hermes, Dominique Wolton. "C'est invraisemblable d'avoir répété le Fouquet's", qui avait suivi Nicolas Sarkozy pendant tout son quinquennat. Ce spécialiste de la communication politique juge aussi maladroites les images d'Emmanuel Macron saluant de la main ses supporters par la fenêtre ouverte de sa voiture, lundi, comme s'il était déjà élu, à l'instar de Jacques Chirac en 1995.

Étranges absences
Emmanuel Macron serre la main de Etienne Cardiles, le coéquipier du policier qui s'est fait tuer sur les Champs-Elysées. © AFPEmmanuel Macron serre la main de Etienne Cardiles, le coéquipier du policier qui s'est fait tuer sur les Champs-Elysées. © AFP
 

Et pourtant jusqu'ici, il a surtout brillé par ses étranges absences dans la campagne. En dehors d'un hommage, lundi, aux Arméniens victimes du génocide de 1905 et de sa participation, mardi, à la cérémonie à la mémoire du policier tué jeudi dernier sur les Champs-Elysées, il a pratiquement été absent. Son équipe de campagne a toutefois annoncé à la dernière minute un déplacement "surprise" dans un hôpital.

L'équipe de campagne d'Emmanuel Macron, pratiquement au régime du silence radio depuis plusieurs jours, n'a annoncé que deux véritables déplacements conclus par des meetings: mercredi dans la Somme et le Pas-de-Calais, territoires où le FN est très présent, et vendredi en Haute-Vienne. Jeudi, dit un membre de son équipe, "il restera à son QG".

Face aux images montrant la dirigeante d'extrême droite enchaîner les bains de foule, les chaînes de télévision, les rues et les marchés, la campagne de Macron fait pâle figure. 

 
Pas gagné d'avance

Mais la drôle de campagne de second tour d'Emmanuel Macron a commencé dès dimanche soir avec un discours de victoire qui enjambait l'échéance du 7 mai. "Pourquoi a-t-il fait un si mauvais discours? C'était trop long, trop plat, sans relief, sans perspective, atone", estime Dominique Wolton. "La question centrale, c'est quand il va rebouger", ajoute-t-il. "Il ne peut pas rester dans son QG à recevoir des coups de téléphone (...) Il faut qu'il fasse de la grande politique et tout le reste attendra."

Si le triomphalisme d'Emmanuel Macron dimanche soir a été épinglé par ses adversaires, certains de ses alliés potentiels ou déclarés ne l'ont pas non plus épargné. "Chacun doit avoir en tête, y compris les principaux intéressés, que ce n'est pas encore fait, que ça n'est pas encore construit (...) que Mme Le Pen n'est pas encore battue", a averti le ministre PS de l'Economie et des Finances, Michel Sapin. Une forme de rappel à l'ordre.

L'équipe du candidat affirme toutefois que l'offensive allait aller crescendo: les rencontres vont se "démultiplier" et il va arpenter les marchés et faire les sorties d'usines. Pour être bien élu, il doit en effet convaincre dans la France "périphérique" des petites villes, des zones rurales ou sinistrées par la crise industrielle, qui concentrent environ 60% de l'électorat. Une France périphérique où le FN fait ses meilleurs scores et où les images de la soirée de La Rotonde sont plutôt de nature à éloigner les électeurs d'Emmanuel Macron...

 
 
Comparaison programmes second tour(Cliquez sur l'image pour agrandir. Utilisez les flèches pour visionner les programmes.)
 

 

 

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