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Gouarnamant Breizh da C'hortoz/Gouvernement provisoire de Bretagne - Page 19

  • Le Baptême de Clovis

    Permalien : http://www.gouarnamant-bzh.eu/bapteme-de-clovis/

    Ainsi Dieu.jpg

    ISBN 9782750912642

    Camille Pascal (*)

    « Ainsi, Dieu choisit la France de préférence à toutes les autres nations de la terre pour la protection de la foi catholique et pour la défense de la liberté religieuse. » En adressant ces mots au roi Saint Louis, le 21 octobre 1239, le pape Grégoire IX reconnaît à la France un rôle prédestiné depuis la conversion de Clovis".

    Eh bien non, cette histoire arrangée à la sauce française ne nous convient pas.

    Selon l'historien Léon Fleuriothttps://www.wikiwand.com/fr/Clovis_Ier#citenote77, Clovis fit un pacte avec les Bretons et Armoricains de l'ouest qu'il ne pouvait battre, tandis que menaçaient les Wisigoths. Le baptême était une condition de ce traité car les Bretons étaient déjà chrétiens. Ce baptême permet à Clovis d'asseoir durablement son autorité sur les populations, essentiellement gallo-romaines et chrétiennes, qu'il domine : avec ce baptême, il peut compter sur l'appui du clergé, et vice-versa. Ce traité fut conclu par l'entremise de saint Melaine de Rennes et Saint Paterne de Vannes. Les Bretons reconnurent l'autorité de Clovis mais ne payaient pas de tribut.

    Saint Patern

    Ainsi on peut dire que les Bretons ont fait de Clovis, barbare germanique, un roi de France. Ce baptême de Clovis marque le début du lien entre le clergé et la monarchie franque. Pour les monarchistes français, cette continuité a fait la France. Dorénavant, le souverain régnera au nom de Dieu.

    Mais ce sont les Bretons qui l'ont fait roi.

    La force des Bretons, c'était leur foi, et ils l'ont gardée.

    Ce que les Bretons ont fait, ils peuvent le défaire. La foi chrétienne reste en nous alors que la France a renié son baptême depuis longtemps.

     

     

    (*) Camille Pascal . Haut fonctionnaire, Camille Pascal est agrégé d'histoire. Après avoir enseigné en Sorbonne et à l'EHESS, il a été le collaborateur de plusieurs ministres dont François Bayrou, directeur de cabinet de Dominique Baudis au CSA puis secrétaire général du groupe France Télévisions. En 2011, il devient conseiller du président de la République Nicolas Sarkozy, en charge des médias. Il siège au Conseil d'État depuis juin 2012. Il est l'auteur, chez Plon, de Scènes de la vie quotidienne à l'Elysée (+ de 30 000 ex. vendus) et des Derniers mondains.

  • Mémoire de l’abbé Perrot, saint et martyr

    12 DÉCEMBRE 2016

    L'assassinat YVP.jpgAujourd’hui, 12 décembre 2016, fête de saint Corentin, nous célébrons le 73e anniversaire de l’assassinat de l’abbé Yann-Vari Perrot, recteur de Scrignac et fondateur du Bleun Brug.

    Il avait dit qu’un jour on le retrouverait mort en revenant d’une de ses chapelles, et qu’il voudrait mourir en disant son chapelet, ou sur le chemin en accomplissant son devoir de prêtre, comme le dernier recteur de Koat-Kéo tué par la révolution… Le 12 décembre 1943 tout cela fut accompli à la lettre.

    Dans une série de six articles sur le blog Ar Gedour, L’abbé Perrot, un témoin pour notre temps, Youenn Caouissin (fils du secrétaire de l’abbé Perrot), retrace divers aspects de la vie et de l’œuvre du prêtre, insistant précisément sur « l’homme de Dieu », sans négliger pour autant le militant breton.

    Cette précise et émouvante évocation remet quelques pendules à l’heure et rendu justice à celui qui restera comme l’une des grandes et authentiques personnalités de l’histoire de la Bretagne.

    Chapitre 1 : L’abbé Perrot contre toutes les idéologies ; Feiz ha Breiz, les deux identités de la Bretagne

    Chapitre 2 : L’abbé Perrot et la langue bretonne

    Chapitre 3 : Le patriotisme de l’abbé Perrot

    Chapitre 4 : Le restaurateur, le bâtisseur

    Chapitre 5 : Le rassembleur et le prêtre

    Chapitre 6 : Sa dernière messe ; vers le martyre

    « Celui qui élèvera une Maison à la Vierge en ce monde, la Vierge lui élèvera une maison dans l’Autre Monde ». « Et en vérité, lorsque vous avez frappé (l’abbé Perrot),  à la porte du Paradis  la Vierge Marie (Notre-Dame de Koat-Kéo) a dit à son Fils : « Par le sein qui vous a porté – Par le lait qui vous a nourri- Par les bras qui Vous ont bercés – Ouvrez  lui je Vous en conjure !. Et le Dieu mort en croix a répondu à sa Mère !. Qu’il soit le bienvenu dans mon Paradis, l’Apôtre de Feiz ha Breiz » (extrait de Ho kortoz a ran gant levenez).

    Le Gouvernement Provisoire de Bretagne en exil invite tous les Bretons à participer à la messe en breton à Koat Keo le 18/12/2016

  • Je suis Breton

    Grall.jpgXavier Grall.

    " Latins, vous m’avez crevé les yeux !
    Je suis Celte. Je suis Breton.
    Je suis le barde condamné.
    Ma démence fait ma force.
    Parfois, au fond de l’ivresse, flamboie la voyance "

     

     

     

     

     

    Éléments – le magazine des idées – consacre un bel article à Xavier Grall dans son numéro de juillet-août. En vérité, un somptueux hommage au « dernier barde ». Breton, catholique, poète, révolté perpétuel, Celte incandescent, il fut marqué par ses études au Kreisker de Saint-Pol-de-Léon puis au collège de Saint-Malo.

    On trouve un florilège de sa pensée dans Le rituel breton, sa première suite poétique publiée en 1965. Des vers qui ressemblent fort à un manifeste : « Je ne suis pas de mon temps / Je ne suis pas de ce siècle mathématique, technique, atomique, chimique / Je ne suis pas d’ici / J’appelle les beffrois au siècle des HLM / et je veux des bourgs et des pommiers / au temps de l’usine et des passages cloutés. »

    Mais la poésie nourrissant mal son homme, Xavier Grall fit carrière, à Paris, dans la presse étiquetée « gauche chrétienne » : La Vie catholique, Témoignage chrétien… Mais on le retrouva également chroniqueur vedette au Monde puisqu’il donnait chaque semaine au quotidien de la rue des Italiens un billet publié à la Une. Dans le numéro de fin de semaine, il remplaçait, dans cet exercice, le fameux Robert Escarpit après le décès de ce dernier. Mission qui ne pouvait être confiée par Hubert Beuve-Méry qu’à quelqu’un de grand talent.

    Auparavant, il avait œuvré à Ouest-France. C’était sous la IVe République, à une époque où, dans l’enceinte de l’Assemblée nationale, se faisait et se défaisait la politique – toute la politique. Le régime d’assemblée faisait figure de paradis pour les journalistes parlementaires – espèce complètement disparue – qui trouvaient le gîte et le couvert au Palais-Bourbon. Chaque grand journal possédait le sien. À Ouest-France, il s’appelait Xavier Grall. Mais l’esprit indépendant de ce dernier ne pouvait faire longtemps bon ménage avec l’esprit cauteleux du patron du quotidien de la rue du Pré-Botté (Rennes), Paul Hutin-Desgrées-du-Lou, accessoirement député MRP du Morbihan. Un compte-rendu de séance à la sauce Grall chatouillant tel ou tel député breton démocrate-chrétien ne pouvait qu’indisposer le sieur Hutin et ses amis.

    Mais le journalisme militant l’habitait également puisqu’on retrouvait ses écrits dans le mensuel Bretagne magazine dont le rédacteur en chef était son copain Jean Bothorel. Il participa également à l’aventure du mensuel La Nation bretonne, qui se voulait plus impétueux que L’Avenir de la Bretagne de Yann Fouéré. C’était l’époque du FLB !

    L’engagement politique conduisit même Xavier Grall à participer à une campagne électorale. C’était en juin 1968, après les fameux événements de mai. Le général de Gaulle avait dissous l’Assemblée nationale. D’où des élections législatives anticipées. Jean Bothorel avait décidé de se présenter dans la circonscription de Rennes-nord – celle d’Henri Fréville, le maire de Rennes – avec l’étiquette « Front breton » ; il avait pris comme suppléant  Pierre Roy, le pilier de Kendalc’h.

    À cette époque, les communes constituant cette circonscription – avec un morceau de la ville de Rennes – étaient encore rurales. Rien à voir avec le préri-urbain d’aujourd’hui. La campagne de Bothorel était réduite au minimum faute de ressources et de temps. Travaillant à Paris, il débarquait chaque vendredi soir à la gare de Rennes, flanqué de Xavier Grall. Tous les deux, pendant deux jours, distribuaient des tracts en allant de maison en maison dans ce qui était alors des petites communes. Le sommet de la campagne fut un meeting organisé un soir dans l’un des bâtiments de la place des Lices à Rennes. La  télévision n’ayant pas encore détruit l’esprit de curiosité des citoyens, deux à trois cents personnes pouvaient se déplacer à ce genre de réunion. Xavier Grall savait donc se transformer en poète « actif », militant et distributeur de tracts.

    Dans Éléments, Olivier François, l’auteur de ce coup de chapeau, affirme que «Xavier Grall mérite d’être écouté à nouveau» : « Nous préférons les bardes insurgés, les anarchistes lyriques, les cœurs assez battants pour heurter les parois des cages sociales et politiques, les Chouans, les bandits d’honneur et les gueux révoltés ».

    Bernard Morvan

    Crédit photo : DR
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